The Burnel'family of Lorient

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LE TERRIBLE BLEU

Un jour, c'était pendant l'été de 1987, un Terrible bleu rencontre un autre terrible, rouge celui-là ; il lui prit son gros bateau noir qu'il répara, grattouilla et bichonna avant de partir, joyeux, vers des courses lointaines...(air connu !).

Sans savoir vraiment où, il zigzagua très longtemps sous l'eau. Pour s'occuper, il turbinait, PCPait, instrumentait, écoutait ou calculait... il n'arrêtait ni de cuisiner, ni de manger ce qu'il avait cuisiné, ni de pédaler ou de remuer de gros morceaux de fonte pour éliminer ce qu'il avait mangé et se faire de gros muscles. Ah! mon Rambo, diraient certaines.... En bref, il patrouillait.

Mais, cette fois là, il devait aussi préparer Noël qu'il passerait dans son pays natal. Alors, il cherchait partout des cadeaux, des petits, des gros; il comptait ses boîtes défaisait et refaisait ses paquets, fabriquait des guirlandes et mettait tout en caisse en caisse pour le grand jour; il accrochait mille petites étiquettes multicolores à tout ce qu'il pouvait ressembler, même de très loin, à une branche de sapin. C'était très très joli !

Pendant ce temps, un beau matin, le Rouge disparaissait, comme ça, tout d'un coup ! Le bleu se retrouvait le seul Terrible ici bas et il était à la fois fier et un peu triste.

Enfin, lorsqu'il eut beaucoup zigzagué, il rentra son bateau dans son garage breton, le nord ou le sud, je ne sais plus ; le ressortit quelque temps après pour lancer en l'air un drôle de truc plein de flammes ; puis il partit vers l'est, vers Cherbourg...

Et là !...

Ce fut horrible !

Des centaines de jobs se précipitèrent pour lui piquer ses cadeaux de Noël et lui casser son sapin, lui démonter sa bannette et lui fracasser son caisson ! Tout fut découpé, dévissé, démoli, déchiqueté ! Tout ce qu'il avait nettoyé, entretenu, décoré pendant des semaines et des semaines, tout disparu en quelques jours ! le cœur gros, il expliqua à son gros bateau noir qu'il devait être courageux, que c'était pour son bien, qu'il serait bien plus beau après, qu'on allait partir mais qu'on reviendrait bientôt, ......le bateau noir, qui en avait entendu d'autres, depuis le temps, ne fut pas dupe.

Et, un jour d'hiver triste et pluvieux, il se retrouva seul, ou presque.

Le Bleu, à son tour avait disparu...